L'idée originale
A l'origine, il y avait le néant.
Un informe magma de pensées à peine ébauchées, sans queue ni tête et ne présentant aucun rapport entre elles, roulant les unes sur les autres dans ce vase pas si clos que ça et qu'on appelle le cerveau. La liste des courses y côtoie joyeusement le rendez-vous avec le médecin ou le coiffeur, les envies de vacances se disputent la place avec le rapport à rendre avant la fin de la semaine et la recette secrète du vin de noix qu'on est enfin parvenu à extirper de mémé...
Et puis un jour, un petit "pop" jaillit au milieu de ce qu'il faut bien qualifier de foutoir. A y regarder de près, ce n'est d'abord pas grand-chose : un minuscule embryon de rien du tout, agité des spasmes de l'imagination qui ne sait pas trop quoi en faire. Mais reprenons notre observation un moment plus tard. A l'idée initiale sont venues se greffer de nouvelles données, et déjà on peut apercevoir une esquisse de ce qui formera plus tard une intrigue, un plan, ou un personnage.
L'idée de départ est le facteur essentiel ; sans lui, pas de socle sur lequel bâtir une histoire. Ses origines sont si diverses et variées qu'il est utopique de vouloir toutes les rassembler ici. Le déclic peut être produit par tout ce qui nous entoure, des personnes que l'on fréquente aux moindres objets de la vie quotidienne, une chanson passant à la radio, un livre que l'on vient de refermer, un sujet philosophique, l'article d'un journal... Evidemment, il arrive que beaucoup ne mènent qu'à des impasses et des projets avortés, mais si vous sentez que vous tenez l'Idée, ne la lâchez pas. Décortiquez-la, triturez-la, retournez-la dans tous les sens afin de la développer au mieux.
La ligne directrice
L'étape suivante nous amène à la mise en place d'une ligne directrice à partir du groupe d'idées obtenu. Attention, cette étape est fondamentale, car vous ne devrez jamais perdre de vue cette ligne principale durant toutes les opérations suivantes. Pour résumer les choses simplement, une histoire peut être interprétée de la manière suivante : on part d'une situation A pour arriver à une situation B. Métaphoriquement parlant, cela signifie que vous êtes ici en train de bâtir la colonne vertébrale de votre histoire. Grâce à elle, vous êtes au moins assurés de savoir où vous vous dirigez. Si vous la négligez : au pire, tous vos efforts ultérieurs se casseront la figure ; au mieux, vous obtiendrez un ver de terre. *frissonne*
En même temps, n'hésitez pas à prendre des notes sur tout ce qui concerne les personnages, les événements, les péripéties, voire les expressions et phrases qui vous traversent l'esprit et dont vous comptez vous servir par la suite. J'ai toujours à portée de la main un bloc sténo sur lequel j'ai tendance à griffonner tout et n'importe quoi – ce qui a tendance à "émerveiller" les gens qui me côtoient...
La grille de travail
Enfin, lorsque l'idée a germé et pris racine, j'utilise une grille de travail élaborée par mes soins et que je remplis plus ou moins consciencieusement :
Titre | Explication, traduction du titre – s'il est en langue étrangère, en quoi il est relié à l'histoire |
Source | Tirée d'une œuvre / originale |
Contexte | Lieu / date / milieu(x) où se déroule l'histoire |
Narration | Qui / focalisation externe – interne – zéro / temps |
Sujet | Axe principal, ligne directrice |
Genre | Genres littéraires et / ou propres aux conventions des fanfictions |
Thèmes | Thèmes et sujets abordés dans l'histoire – à approfondir par des recherches le cas échéant |
Facultativement, il m'arrive d'ajouter une ligne "couples" quand il s'agit de fics, en appliquant les conventions d'usage : "+" pour les amitiés fortes et sentiments amoureux (implicites ou non partagés) et "x" pour les relations amoureuses établies. Cela peut être également utile pour avoir une idée précise de leurs relations si vous manipulez beaucoup de personnages.
(Source : Les archives de Mimi yuy)