Au japon
N’ayant pas la capacité languistique de comprendre ce qui a été écrit sur les sites anglophones et japonais. J’ai pu apprendre par le site Shinigami no Tengoku que le yaoi était apparu au japon au cours des années 70. Les auteurs de l’époque, censure oblige je suppose, auraient alors commencé avec du Shonen-ai très léger pour atteindre progressivement les histoires plus ouvertement yaoi que l’on peut rencontrer aujourd’hui.
De nos jours, le yaoi est présent sous tous les supports. Qu’il s’agisse d’animés, de films ou de mangas papier, on trouve de plus en plus de séries dont les personnages masculins principaux assument pleinement leur homosexualité.
Dans ce pays, je ne pense décemment pas qu’il s’agisse d’un effet de mode. C’est plutôt une évolution logique de leur travail. Les autres thèmes ayant été depuis des décennies abordés, il reste avec le yaoi et le yuri (encore peu exploité) un espace vacant qui n’attendait que des créateurs avident de nous proposer dessins et histoires inédites !
En France
(Un sujet que je maîtrise un tit peu plus ^_^ ;;;)
Chez nous l’apparition du Yaoi peut se dater sans grandes difficultés.
Alors au risque de vous ennuyer, rappelons d’abord une période faste pour nous, enfants de la télé : la « décennie 1985-1995 » et son florilège de dessins animés japonais diffusés en masse sur les grandes chaînes dont principalement TF1 et La cinq !
Loin du paysage désertique actuel, nous avons eu la chance à cette époque de pouvoir nous abrutir d’un nombre important de séries très diversifiées. Par la suite, inquiet de leurs succès, nos chers parents et autres adultes bien pensants de l’époque ont décidé de faire stopper toute diffusion de ce genre, considérant ces dessins animés comme bêtifiants, violents et sans aucun intérêt. Résultat ? Des milliers de fans frustrés de ne plus pouvoir voir les aventures de leur héros. C’est à cet instant que la fanfiction a commencé à jouer un grand rôle. Celui de compenser le manque ! Car si des personnes comme moi écrivaient déjà des fanfics durant les diffusions des séries, leurs absences nous ont plus qu’incité à prendre notre plume et écrire ce que l'on ne pouvait plus voir. (Sachant qu'à cette époque, il n'y avait aucun support vidéo à la vente et que l'internet n'existait pas..... -_-, oui, oui, le monde a existé un jour sans le net)
Et vous me direz, c’est bien jolie mais le Yaoi dans tout ça ? Patience, j’y arrive.
Aussi étrange que cela puisse être, parallèlement à la perte des séries animés à la télé, le manga papier a commencé à apparaître dans les bacs. D’abord très, très rares, ils ne concernaient que des séries phares comme Cat’s eyes, City Hunter ou Saint Seiya. Mais grâce à elles, est progressivement arrivé de nouveaux titres jusqu’alors inconnus dont les fameuses séries de Clamp (RG Veda, Tokyo Babylone, X et autres plus récents Card Captor Sakura ou Lauwful Drug). Véritables maîtresses dans l’art du Shonen-ai, les Clamp, une équipe de dessinatrices talentueuses, nous ont alors ouvert les yeux sur le coté ambiguë pouvant exister dans les manga japonais.
Et là, je pense qu’il y a eu comme un déclic dans une partie de la population Otaku francophone. Petit à petit, nous avons revu les Chevaliers d’Athéna et autres combattants de DBZ comme d’hypothétiques bishonens. Je sais que pour certains ce n'est pas évident du premier coup ^_^;;. Mais souvenez-vous des scènes de Saint Seiya où Shun réchauffe de son corps un Hyoga gelé..... Vous pouvez me croire, ceci est le haut de l'iceberg !!
Le yaoi n’aura finalement qu’attendu l’explosion d’Internet dans notre pays pour se développer réellement à grande échelle. Car non seulement le Web permettait enfin d’échanger ses premières fanfics et fanarts sur ces séries qui restaient toujours dans nos mémoires. Mais surtout, ce dernier nous permettait enfin d’avoir accès à de nouveaux manga encore et toujours inédits en France comme Gravitation où le statut gays des persos n’était plus le seul fantasme de la fan travaillée par ses hormones.
Du coup, cela a donnée de bonnes idées aux éditions françaises qui TRES frileuses ont commencé à proposer de très rares titres comme "Zetsuai 1989" pour Tonkam ou "New York, New York" pour Panini comic.
Pour finir sur son arrivée en France, je dirais que porté à bout de bras par un petit groupe de marginales, le Yaoi aura finalement eu raison d’une bonne partie des auteurs de fanfictions et fictions originales classiques avec l’apparition de deux monstres : j’ai nommé les grands favoris : Gundam Wings et Harry Potter !!
Je crois en effet qu’il est juste de dire que cette série et ce livre accumulent à eux seuls 40% des fanfictions et pas moins de 70% des fanfiction yaoi, laissant généreusement le restant aux 100ènes de séries et bouquins suivant le top de popularité. Il vous suffit d’aller sur le site fanfiction.com pour comprendre le phénomène. Pas moins de 33 pages de 25 fanfics pour Gundam quand Fruits basket n’en accumule que 2 et les pourtant aimé Gravitation, Yami, Zetsuai, Wess Kreuss…. stagnent à l’unique page !
La raison principale est bien évidemment la facilité d’accès de cette série, honteusement diffusé qu’à moitié sur M6 et des livres d’Harry Potter vendu jusqu’au fin fond de l’Alaska ^_^ ;;. (Les pingouins en sont-ils fans eux aussi ?)
Maintenant, nous assistons depuis 2 ans à la montée en flèches du nombre d'amateurs de Yaoi. J'ignore si nous atteignons le plus haut du succès mais face à cette masse non négligeable de « porte monnaies » impatients de pouvoir enfin vivre leur passion, les éditeurs se sont enfin dégelé les mains et quelques titres nous sont enfin accessible légalement comme Fake, Kizuna, ou Ludwing III. D’autres sont à venir, preuve s’il en est que nous commençons enfin à être acceptées et reconnues.
Alors aujourd’hui, le Yaoi n’est-il qu’un effet de mode ?
Je suis partagée. Mais pour donner un avis 100% subjectif.
Oui, le Yaoi est pour moi un effet de mode.
Il y a bon nombre d’auteurs et de lecteurs qui au bout d’une année finissent très vite par se lasser. Pour eux, très vite la coupe est pleine, il y a overdose. Je ne critique pas, loin de là. Cela nous donne régulièrement de nouvelles têtes en nous laissant espérer de bons auteurs plein d’originalité et de bonnes idées. Mais c'est un fait que pour beaucoup de jeunes, cela reste avant tout un effet de style entre copines ! « Quoi ? Tu ne connais pas le Yaoi ?? C’est pourtant In ! » Sans vouloir minimiser l’intérêt de certaines, le yaoi n’est donc parfois qu’un bon moyen de se faire remarquer et/ou de se différencier des autres.
La preuve, ce nombre incroyable de filles qui arrivent, jouent les fans délurées et excessives avant de disparaitre du jour au lendemain, sans laisser de trace et finir la moindre de leur fanfics quand il s'agissait de fanficeuses. -_- Et puis, il y a aussi celles qui vivent le yaoi, comme nous avons quasiment toutes vécues notre période Harlequin. En quête d’amour quelque soit son support. Elle apprécient le genre, le dévore avec boulimie pour ensuite découvrir autre chose et s'y interesser tout autant ^_^v (nul doute que je préfère de loin la seconde catégorie ;p).
Toutefois, j’ai aussi envie de dire Non !
Il y a un petit noyau dur qui joue les irréductibles. En fait, ceux et celles qui passent le cap de la seconde année d’écriture et de lecture ont de grandes chances d’apprécier ce style pour de très, très nombreuses années. Je pense faire partie de ce groupe de personne. Pour nous ce n’est, ni une philosophie, ni un mode de penser, juste un genre d’histoire parmi tant d’autres que nous apprécions. Rien de plus compliquer à cela. Nous n'avons aucune envie de militer pour imposer ce genre aux autres. Nous désirons juste que ceux qui le méconnaissent puissent le connaître avant de le critiquer sans savoir de quoi ils parlent. (D’où l’existence de cette section sur mon site ^_^v).
Je concluerais en disant que l'on apprécie quand même beaucoup la masse des fans temporaires qui permettent de générer une véritable demande et ainsi convaincre les éditeurs qu’ils auraient tout intérêt de nous fournir de quoi assouvir notre passion honnêtement sans devoir passer par les scans et autre DivX pas très légaux ^____^ !! (En gros, je n'ai aucun reproche à faire à tous ceux et celles qui se sont "éloignés" du yaoi pensant en avoir fait le tour ^_^, J'ai juste une dent dure contre tous ces auteurs qui partent du fandom sans finir leurs histoires, car c'est pour moi un manque total de respect envers les lecteurs qu'ils ont pu avoir durant leur présence en ces lieux =_=)
(Source : Les archives de Mimi yuy)