Pourquoi parler de fanzine ?

Statut juridique de la fanfiction

Juridiquement, un travail transformatif sur une œuvre protégée, partagé d'une manière ou d'une autre, est une violation du droit d'auteur. La gratuité est éventuellement une circonstance atténuante, mais cela reste un délit. L'aspect commercial n'est pas le seul en jeu. On prend également en compte l'aspect moral. L'auteur, ou ses ayants-droits, doivent donner leur accord sur l'utilisation faite des personnages et de l'univers.

Petite précision : imaginer ou écrire une fanfiction est permis. C'est la partager au-delà du cercle familial qui est illégal.

Les fanzines

Il existe cependant, depuis les années 70, des publications d'écrits ou de dessins de fans. Ils ont d'abord été imprimés dans des magazines de fans, les fanzines, avec la bénédictions des créateurs des oeuvres exploitées (StarTreck, Buffy, Star Wars).

Plus tard, quand Internet est arrivé dans les foyers, ils ont été envoyés par mail puis publié sur des sites. Les sites d'archives, où chacun peut se créer un compte et poster, datent de la fin des années 90 (fanfiction.net - 1998), début des années 2000 (AO3 - 2008). De nombreux textes ont été également publiés sur des blogs (skyblog dans les années 2000). On les trouve maintenant sur des réseaux sociaux plus récents : Instagram, Tumblr, TikTok.

Ces publications sont largement tolérées. Les ventes de fanzines ont toujours été toujours acceptées dans les conventions. Les principaux sites de publication de fanfics sont notoires et parfaitement connus par les détenteurs des droits qui y envoient parfois leurs fans.

Cette tolérance est soumise à une condition essentielle (pas toujours suffisante pour autant) : la gratuité du partage. Les fanzines sont généralement payants, mais le prix est calculé de manière à seulement compenser le prix de fabrication.

L'impression de fanfiction peut être considérée comme du fanzinat.

Créations de fans offre la possibilité d'imprimer certaines fanfictions par l'intermédiaire d'un site d'impression à la demande. Le prix demandé est celui qui est calculé par l'imprimeur pour son service, sans profit pour l'association. On peut donc considérer que ce concept est tolérable, à défaut d'être totalement légal.

Quels droits pour ceux et celles qui écrivent de la fanfiction ?

Que la pratique d'écriture soit légale ou non, toute personne qui produit un texte original détient un droit d'auteur sur ses écrits (c'est automatique). Si elle n'a pas le droit de faire payer ses écrits, elle peut cependant s'opposer à ce qu'ils soient diffusés sans son accord ou selon des modalités qui lui déplaisent. Il est également naturel qu'elle reste vigilante sur l'usage qui sera fait de son texte (il ne doit pas être utilisé au détriment de l'univers d'origine). Les auteurices de fanfiction sont donc légalement protégés du plagiat (reproduction de leur texte à l'identique). Par contre, les idées développées ne peuvent faire l'objet d'un copyright. Les fanfictions peuvent ainsi s'inspirer les unes des autres, en multiples déclinaisons.