La fanfiction expliquée à ma mère

La publication, en pratique

Par Vert

Où l'on parle d'un mystérieux système de paiement : la review

Quelques considérations annexes d'écriture

Au-delà des questions purement narratives, il existe également un certain nombre d'autres points qui contribuent grandement à faire la différence entre les bonnes et les mauvaises fanfictions. Il s'agit essentiellement de questions de forme.

De l'orthographe et des question de correction

La première chose à prendre en considération est l'écriture en elle-même, et son délicat problème qu'est celui de l'orthographe (et de la grammaire, mais ça c'est implicite). En matière de fanfictions, le niveau de français peut s'échelonner depuis (hélas) le langage SMS jusqu'au français archi littéraire qui pourrait faire concurrence à de grands auteurs. Même si il est dur d'éviter toute faute en tapant sur un ordinateur (c'est quasi-impossible même), les fautes d'orthographes fatiguent très vite les yeux, d'autant plus si elles sont nombreuses.

Pour pallier à ce problème, les auteurs, même les meilleurs d'entre eux, et d'ailleurs tout particulièrement les meilleurs d'entre eux, font souvent appel à des correcteurs (ou beta-readers, voir le lexique), qui peuvent être des proches, des qui offrent leurs services, ou tout simplement en piochant dans les revieweurs les plus motivés. La position de correcteur peut en effet être très enviée, puisque c'est le meilleur moyen de lire les nouveaux chapitres avant tout le monde.

Le correcteur peut se contenter de corriger les fautes, qu'elles soient d'ordre grammaticale ou orthographique, mais aussi traquer les incohérences (de l'histoire même ou par rapport aux livres originaux), voir pointer du doigt des parties mal tournées, à développer, ou peu crédibles.

A noter qu'il existe un autre type d'orthographe à prendre en compte, l'orthographe harrypotterienne. En effet, certains écrivains français conservent les termes anglais dans leurs fanfictions. Si cela est aisément compréhensible, surtout pour certain, mais cela peut facilement devenir exaspérant pour le bon vieux français qui n'ayant peut-être jamais ouvert un Harry Potter anglais, devra ouvrir son dictionnaire français/anglais harrypotterien pour lire du français. Un comble !

L'art noble et subtil de la présentation

Si l'orthographe est quelque chose qui peut changer d'un coup de baguette magique (mais pas d'un coup de correcteur word, hélas, trois fois hélas !) un crapaud en princesse, l'autre atout majeur qui contribue énormément est la présentation. Contrairement aux livres dont la présentation est grosso modo harmonisée et toujours soignée, en matière de fanfiction, chacun a ses idées : que ce soit pour la présence ou non d'alinéas, ou pour le choix des tirets, guillemets, ou autre pour les dialogues, ces petites libertés qui peuvent être prises avec la grammaire française ne sont en soi pas bien graves.

Le problème vient surtout du fait qu'une fanfiction se lit sur un écran, ce qui est très fatiguant. L'auteur a donc tout intérêt à faire sorte que ce soit lisible pour épargner ses lecteurs. Ce qui veut dire avant tout que plein de petits paragraphes de moins de dix lignes valent mieux qu'un gros pavé de quarante lignes dont on ne voit ni le début, ni la fin.

Après cette règle de base, il y a d'autres petites choses qui peuvent faire la différence : la taille des caractères, ni trop petite ni trop grande, des sauts de ligne mais pas trop, et de préférence pas de couleur autre que le noir, ou alors des couleurs sombres (bleu ou vert foncé), le jaune étant la couleur absolue à ne pas employer ! A noter que cela est valable pour la plupart des sites d'hébergement qui publient sur fond blanc. Mais même sur fond noir, le jaune est à bannir en général (pardon Jaune, pardon !).

La Quête du Titre

Le titre est une des choses les plus importantes lorsqu'on écrit une fanfiction, puisque c'est la première chose que voit le lecteur, et assez souvent ce qui lui attire l'oeil, vu que sur internet on a rarement des couvertures avec de belles illustrations comme appât. Donc le titre forcément compte pour beaucoup.

Le grand classique consiste à donner dans le "Harry Potter et…" qui a le mérite d'être d'office clair sur le contenu. Seul problème, si l'auteur manque d'originalité et mise sur un classique du genre "...et l'ordre du phénix", "...et le prince de sang-mêlé", "...et la flamme à la torche verte", l'histoire peut facilement passer inaperçue parmi tant d'autres du même nom. En même temps qui voudrait lire un "Harry Potter et le service à thé en céladon de Merlin" ? Donc il faut savoir doser son originalité. C'est le titre qui convient le mieux à la grande tradition de la fanfiction (ré)écrivant un tome.

A part ce modèle, on trouve également d'autres reprises, celles de livres ou de films connus, ce qui attire forcément l'oeil pour les connaisseurs, ou bien des devises, des citations, des paroles de chansons, etc. On trouve aussi des titres en anglais (pour faire "branché"), et en latin (pour faire "cultivé"), voir dans d'autres langues.

Un bon titre doit tout simplement savoir être représentatif de l'histoire, en la résumant d'un mot, en évoquant une situation ou un personnage importants pour la narration, en faisant référence à un autre livre, à un film… Et en général, plus il est court, mieux c'est. Ce n'est pas non plus la peine de confondre titre et résumé, ou pire titre et fanfiction !

L'art et la manière du résumé

Et oui, si le titre est un élément déterminant, que dire du résumé ?

C'est la chose qui va vous pousser à choisir ou non telle histoire. Sa taille est généralement limitée, il faut donc savoir rester concis et efficace, pour en caser le maximum dans à peine deux voir trois lignes. Et pas en alignant un tas de mots clés sans aucun sens. Quoi mettre alors ? Et bien il y a quelques petites choses qu'on peut indiquer avant de tenter de faire un résumé aguicheur, le plus souvent en abréviations (cf lexique) :

  • L'éventuel état de la fic (en cours, terminée, arrêtée), qui avertit d'office à quoi doit s'attendre le lecteur.
  • L'avertissement de la fic, si elle n'est pas destinée à tout le monde.
  • Les éventuels couples (qui peuvent occuper la moitié du résumé parfois) toujours sous forme d'abréviations.
  • Si c'est un slash ou non, et s'il s'agit d'un type très particulier de fanfiction (une UA par exemple), répondant à un challenge par exemple (Severitus).
  • Une fois tout ce petit charabia donné, on peut se retrouver avec quelque chose du genre : " HIATUS slash PG AU H/D SB/OC R/Hr ", ce qui se traduit par " une histoire peu susceptible d'être finie un jour, classée PG (équivalent du déconseillé au moins de 12 ans en France), univers alternatif avec un slash Harry/Drago, mais aussi deux autres couples, un Sirius/Nouveau personnage et un Ron/Hermione ". Ou l'art de résumer trois lignes en moins d'une.

Après ces détails techniques (une sorte de " cote " en somme), l'auteur peut enfin rentrer son résumé dans l'espace qui lui reste. Il doit le faire d'ailleurs, parce qu'il n'y a rien de pire qu'un " trop court/long/compliqué à résumer ", " je sais pas résumer " et autres déclarations d'impuissance pour décourager un lecteur. Les " venez-lire " ne sont pas particulièrement recommandées non plus.

En fait l'idéal est de faire une sorte de quatrième de couverture en plus réduit (sans la biographie de l'auteur incluse de préférence^^). Donc de donner un vague résumé du début ou de l'histoire en général. Et même si "Harry Potter fait sa rentrée en 6e année et s'apprête à découvrir des secrets terrifiants" peut paraître, de même que les titres du genre " Harry Potter et..." un peu banal, mais ça a le mérite de donner directement la couleur.

Le pseudonyme

Selon le type de site, il a déjà été choisi bien avant une éventuelle publication. En règle général, il est préférable qu'il soit court (difficile de se rappeler de "l'Archiduchesse Marie-Anne-Patrick-Paulette-Yolande de la cinquième province Est de l'empire de Traviatie"), prononçable (pas de "Jfzpoejv" tant qu'à faire), et assez original (il est toujours dur de faire le tri entre Harrypotter24, 36 et 52).

Question de timing

Une fois la publication de l'histoire commencée, il reste un dernier détail qui peut jouer beaucoup dans la popularité de la fanfiction : les délais de parution. Ceux-là s'échelonnent de un jour à … jamais. A ce jour, le plus long intervalle que j'ai trouvé est de 18 mois, au delà, on peut pratiquement considérer la fanfiction comme abandonnée.). Le délai d'un jour est semble bien sûr idéal, mais nécessite d'avoir suffisamment de matériel à publier sous la main, et ne permet pas d'avoir du recul grâce aux reviews des lecteurs.

Le délai le plus adapté oscille entre une semaine (pour les prolifiques) et un mois (pour ceux qui le sont moins). Au-delà, c'est généralement trop long. En même temps, un chapitre soigneusement ciselé attendu trois mois est en général mieux reçu qu'un chapitre mal fichu attendu une semaine.

Concernant les traductions

Certaines fanfictions publiées sur le net ne sont pas des fanfictions originales mais des traductions, ce qui toujours mentionné par le traducteur. La traduction est, outre un moyen de faire connaître à d'autres français une fanfiction qu'on adoré mais hélas en anglais, aussi un bon moyen de gagner des reviews facilement, puisqu'on traduit généralement les bonnes fanfictions, pas les mauvaises. Ce qui explique que le plus grand problème des traductions soit la qualité de celle-ci. On peut en effet les classer en plusieurs catégories :

  • La traduction google pure : assez généralement effectuée par l'auteur même, que ce soit pour l'intégralité de son texte ou juste pour une portion, le résultat est de toute façon affreux, illisible, incompréhensible… et à mourir de rire. Dites bonjour aux Harry Pottier et autres joyeusetés. Certains traducteurs pratiquent également la traduction automatique, avec un peu de relecture derrière pour couvrir leurs traces.
  • La traduction à fort taux d'anglicisme, ou mot à mot : soeur aînée de la traduction google (dont elle est parfois une variante un peu travaillée), elle donne un texte tout à fait compréhensible dans ses grandes lignes. Néanmoins l'anglais transparaît clairement derrière, avec la présence d'expressions absolument pas françaises ("Ca fait du sens" pour "It's make sense" par exemple) et tout un tas de faux-amis mal traduits (du genre "finalement" pour "finally"). Cette technique, comme la précédente, a le mérite de permettre des délais de publication très rapide. Mais coté plaisir de lecture, on y perd beaucoup.
  • La bonne traduction : elle se remarque d'abord en général à ses délais de parutions, assez longs, tout simplement parce qu'elle demande beaucoup de temps. Le traducteur travaille souvent dictionnaire sur les genoux, avec en arrière plan différents sites de dictionnaires et d'encyclopédies pour trouver les jeux de mots et toutes les références culturelles que comprennent l'histoire. Le résultat final est qu'on ne devine presque pas l'anglais derrière.
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    Dernière modification de la page : 16/12/2022