Articles universitaires

La pédagogie informelle des fandom d'animés
Partie I

Une entrevue avec Rebecca Black (première partie)
Par Henry Jenkins
Confession of an Aca-Fan - 15 septembre 2008
Sommaire de la page

L'interview ci-dessous provient du blog de Henry Jenkins : Confession of an Aca-fan

Henry Jenkins est le doyen du département de communication, journalisme et arts du cinéma à l’université de Californie du Sud après avoir été durant dix ans directeur du programme d’études comparées des médias au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il est l'auteur d'une douzaine de livres sur divers aspects des médias et de la culture de masse.

Rebecca W. Black est professeur assistante au Département de l'éducation à l'Université de Californie, Irvine. Ses recherches sont centrées sur les formes d'alphabétisation et d'engagement social qui émergent dans des environnements en ligne. En particulier, R. Black s'intéresse à la façon dont la culture populaire est source d'inspiration pour les groupes, comme les communautés de fans, et la manière dont elle fournit à des adolescents qui apprennent l'anglais la possibilité de développer leurs compétences linguistiques, à établir des liens sociaux avec les réseaux mondiaux de la jeunesse, et à se construire une solide identité en tant qu'auteurs à succès et fans bien informés. Son travail a été publié dans des revues comme Reading Research Quarterly, Teacher's College Record, et le Journal of Adolescent and Adult Literacy. En outre, le livre de M. Black intitulé Adolescents and Online Fan Fiction a été récemment publiés dans la série Peter Lang sur épistémologies numérique.

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Introduction

L'une des idées centrales du New Media Literacies movement a été d'observer que les jeunes apprennent souvent mieux en dehors des écoles - à travers leur implication dans des communautés informelles, telles que celles formées autour des fandoms ou des jeux - qu'en classe. Les chercheurs ont cherché à mieux comprendre ces sites d'apprentissage informels et les pratiques pédagogiques souvent inconsciemment développées par lesquelles se communiquent des compétences et des informations au bénéfice des débutants. James Paul Gee a utilisé le terme espace d'affinité pour décrire de tels sites de créativité et d'apprentissage de base. Kurt Squire et Constance Steinkuehler utilisent le concept d'espace d'affinité épour parler des communautés de joueurs. J'ai utilisé le même concept dans mon article sur les jeunes écrivains de fanfiction.

Rebecca W. Black, une des anciens élèves de JP Gee, a récemment publié un livre exceptionnel Les adolescents et la fanfiction en ligne, qui étudie ces apprentissages informels en observant le milieu de la fanfiction d'animés [Ndt : dessins animés japonais]. Elle se penche notament sur la manière dont le fandom aide les élèves dont l'anglais est la seconde langue à affiner leurs compétences linguistiques et renforcer leur expressivité. Elle fait également valoir que ce fandom a permis à de nombreux jeunes - en particulier d'origine Asiatique - de s'exprimer et de bénéficier d'une acceptation sociale importante du fait que la communauté est particulièrement désireuse d'apprendre ce qu'ils connaissent des cultures au sein desquelles l'animé est produit et distribué. Ce livre se fait l'écho des pensées les plus avancées dans le champ actuel de la recherche pédagogique sur la valeur de la participation dans la culture populaire et il est d'un grand intérêt pour les parents, les éducateurs, les décideurs, et les fans.

J'ai eu la chance de rencontrer R.Black il y a quelques années quand elle débutait ses recherches. Mes premières conversations avec elle et avec Gee ont eu un rôle important sur le contenu du chapitre "Why Heather Can Write" de mon livre Technology Review and Convergence Culture. Je suis fier de vous faire connaitre ses idées à travers l'interview qui suit.

Interview

Henry Jenkins : La thèse centrale de votre livre est que les pratiques et les processus autour de l'écriture et du partage des fanfictions d'animés témoignent de l'existence d'une communauté très solide et très portée sur l'apprentissage. Quels aspects du fandom pensez-vous particulièrement favorables à ce type d'apprentissage ?

Eh bien, je pense que l'ouverture et la spécialisation de la communauté des fans favorise vraiment l'apprentissage. Et je dois préciser que je ne parle pas seulement des formes traditionnelles en milieu scolaire de l'apprentissage, mais plutôt l'apprentissage au sens large. Par exemple, en terme d'ouverture, vous n'avez pas à passer toutes sortes d'examens et il n'y a pas de conditions requises pour avoir accès à toutes les sections de Fanfiction.net. Par conséquent, les jeunes de niveaux de compétence différents ont l'occasion de communiquer avec n'importe qui et de s'attaquer à la tâche d'écriture de leur choix. Or, dans les écoles, les activités auxquelles les élèves peuvent participer sont souvent déterminées par leur niveau d'aptitude.

Et autant je pense qu'il est important de s'assurer que le matériel scolaire est adapté, autant je pense aussi que les leçons sont souvent simplistes pour certains groupes d'étudiants tels que les apprenants de langue anglaise ainsi que pour ceux qui ont des difficultés de lecture et d'écriture. Ces étudiants ne se voient pas offrir assez d'occasions d'utiliser le langage d'une manière riche et créative ou de participer à des activités stimulantes d'alphabétisation. En revanche, les jeunes apprenants de langue anglaise s'attaquent souvent à des tâches difficiles au sein de leur communauté de fans comme écrire des histoires de plusieurs chapitres ou de créer leurs propres sites de fans. Ils sont en mesure de s'appuyer sur un éventail de ressources qui les soutient dans la communauté : d'autres fans sont heureux de pouvoir les aider et se rendent disponibles pour relire leurs fictions ; ils visitent les autres sites pour recevoir des conseils sur la façon de composer leurs textes ou de construire le leur, pour ne citer que quelques exemples.

Curieusement, les écoles semblent souvent décourager les activités de partage des connaissances et des ressources et se concentrant plutôt sur les examens pour déterminer ce que les élèves ont "dans leur tête". Or je pense qu'il est tout aussi important de reconnaître, évaluer et aider à élaborer des stratégies d'apprentissage, de collaboration et d'accès aux connaissances entre les élèves, comme cela semble être beaucoup plus en adéquation avec ce que nous faisons en tant qu'adultes. Je veux dire, je ne sais pas faire toutes sortes de choses, mais j'ai toute une série de stratégies pour les découvrir.

Henry Jenkins : Vous déployez concept James Paul Gee's d'un "espace d'affinité" pour parler de FanFiction.net. Pouvez-vous expliquer ce concept et de partager certaines de vos réflexions sur FanFiction.net ?

Eh bien, cela est lié à la question précédente. Pour Gee, il existe plusieurs caractéristiques qui définissent des espaces d'affinité qui les rendent particulièrement efficace comme sites d'apprentissage informel, et beaucoup de ces caractéristiques se retrouvent dans les communautés littéraires de fans. Par exemple, une des caractéristiques des espaces d'affinités est qu'experts et novices se croisent dans des zones communes et partagent les mêmes activités. Donc, comme je l'ai mentionné précédemment, les novices ont toute liberté de se livrer à des activités créatives qu'ils trouvent intéressantes, même si ces activités sont difficiles pour eux. Et, en travaillant dans le même espace que les experts, les novices sont en mesure de bénéficier de cette promiscuité en posant des questions, en collaborant et en observant comment les experts s'y prennent.

Une autre caractéristique des espaces d'affinité, c'est qu'ils sont organisés autour d'un intérêt ou d'un objectif commun plutôt que conditionnés par l'âge, le statut socio-économique, l'origine ethnique, le sexe, ou la capacité. L'un des aspects particulièrement saillant des communautés de fanfiction d'animes est le fait qu'ils constituent des points de contact pour les individus d'origines diverses. Par exemple, les participants à mon étude étaient lus et recevaient des commentaires de personnes se trouvant dans plus de 20 pays différents.

J'écrivais de la fanfiction quand j'étais plus jeune et les seules personnes qui lisaient mes histoires étaient mes meilleurs amis qui vivaient dans la même ville que moi. On était allés à la même école et ont avait des antécédents similaires. En plus, ils ne voyaient que les histoires que j'osais leur montrer. La publication sur le web n'était pas vraiment une option à l'époque. Mais maintenant, internet offre des possibilités sans précédent pour partager des contenus et pour échanger des informations et des idées avec des gens de partout dans le monde et ce, de façon anonyme.

À titre d'exemple, si un auteur de fanfiction veut écrire une histoire mettant en scène des élèves du secondaire au Japon, il / elle peut poser des questions sur un forum de fanfiction et solliciter des détails sur la vie des écoliers japonais à l'école et à la maison et il / elle est à peu près certain(e) d'obtenir des réponses précises de membres du forum qui vivent ou ont vécu au Japon. Ainsi, la diversité et le réseau des espaces d'affinités ouvrent du coup un espace pour les jeunes qui leur permet de discuter des différentes pratiques culturelles qu'on trouve à travers le monde et cela leur ouvre des perspectives.

Autre exemple, un de mes participants a écrit une histoire mettant en scène un mariage arrangé entre cousins. Or, ce mariage arrangé n'était qu'une intrigue secondaire dans l'histoire, mais plusieurs des lecteurs ont réagi très fortement à ce sujet. Sa réaction a été d'écrire d'autres fanfictions mettant l'accent sur des personnages de dessins animés soumis à des mariages arrangés dans le cadre d'une pratique culturelle fondée sur le devoir familial. C'était sa façon d'amener certains de ces lecteurs à aller au-delà de leur champ d'application limité à leurs connaissances et à en apprendre davantage sur une pratique qui est très fréquente dans de nombreuses parties du monde.

Ces points de connexion culturelle ont également constitué pour beaucoup de jeunes une incitation à apprendre d'autres langues et connaître d'autres cultures. Je pense que cela est lié au "cosmopolitisme populaire" dont vous parlez dans votre livre Convergence Culture. Beaucoup de textes tirés de fanfiction de manga sont linguistiquement hybrides, c'est à dire qu'ils contiennent plus d'une langue et, comme je l'ai mentionné précédemment, ils se déroulent souvent dans des pays asiatiques. Mais, il est important de noter que ce n'est pas limité aux communautés qui s'intéressent aux animés et à la culture asiatique. Les auteurs de fanfictions utilisent des mots et des éléments culturels étrangers pour donner de la profondeur à leurs histoires. Sirpa Leppanen développe des idées intéressantes sur ces pratiques langagières hybrides dans son article "Youth language in media contexts: Insights into the functions of English in Finland" (Nouveau langage dans les médias : tour d'horizon sur le rôle de l'anglais en Finlande)./p>

Je pense que lire et tenter d'écrire ces textes hybrides crée une sensibilité cosmopolite et incite à apprendre de nouvelles choses. Par exemple, des dictionnaires de traduction en ligne spécialisés dans les animés sont devenus très populaires. Il existe des forums destinés aux les auteurs fanfiction qui veulent faire des recherches historiques et culturelles afin de rendre leurs récits plus précis. Il y a des échanges à propos de l'exactitude historique, culturelle et linguistique des récits fanfiction entre les auteurs et leurs commentateurs sur fanfiction.net. Et ce ne sont là que quelques exemples qui me viennent immédiatement à l'esprit. Sur le même sujet, Eva Lam a fait remarquer que ces points de contact dans les communautés en ligne n'entraient pas nécessairement ou automatiquement l'empathie et l'acceptation, comme l'exemple précédent sur les mariages arrangés l'illustre clairement. Pourtant, je pense que l'intérêt commun de l'espace d'affinité offre des ouvertures sans précédent vers d'autres traditions linguistiques et culturelles qui n'étaient tout simplement pas disponibles avant et constitue le point de départ d'une meilleure compréhension.

Henry Jenkins : Qu'est-ce qui vous a conduit à prendre la fanfiction comme base d'étude pour la compréhension des espaces d'apprentissage informels ?

Eh bien, j'ai écris des fanfictions quand j'étais jeune. Tout a commencé quand j'ai lu la trilogie de Tolkien pour la première fois. J'ai été très déçu qu'Arwen ait dû renoncer à son immortalité pour être avec Aragorn. Donc, j'ai élaboré ma propre version de cette partie de l'histoire. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais je vais au moins dire qu'il y était question d'une potion magique d'immortalité et d'un oiseau qui transportait le courrier entre les personnages de la Terre du Milieu.

Malheureusement, je n'avais pas vraiment d'amis qui s'intéressaient à ce genre d'écriture. Ils préféraient la télévision, alors j'ai peu à peu abandonné ces activités d'écriture pour les autres. Presque 20 ans plus tard je suis allé à l'université de Wisconsin-Madison pour travailler sur ma thèse de doctorat avec Jim Gee et j'ai commencé à étudier les pratiques d'alphabétisation dans les communautés de fans de jeux. Cela m'a conduit à fanfiction en ligne et, pour être honnête, j'ai été très heureuse de constater qu'il y avait d'autres personnes qui, comme moi, écrivaient leurs propres versions des histoires connues. Comme je suis spécialisée en linguistique et en enseignement de l'anglais pour étrangers, je me suis particulièrement intéressée aux communautés où les non-anglophones écrivent et communiquent en anglais. À l'époque, les liens entre la fanfiction et l'alphabétisation avait été peu étudiés - en fait, je pense que seuls Kelly Chandler-Olcott & Donna Mahar et vous même avaient écrit sur cet aspect de l'alphabétisation. Alors, j'ai pensé qu'écrire un mémoire sur les liens entre l'apprentissage de l'anglais et la fanfiction en ligne pourrait nous aider à comprendre comment ce phénomène d'apprentissage pourrait avoir des répercussions sur le développement de l'instruction des jeunes immigrants et la socialisation par le langage et constituer un lieu important d'apprentissage informel.

Henry Jenkins : Vous proposez une description détaillée de la manière dont les jeunes fans profitent de leur participation au monde de la fanfiction et ce qu'ils en retirent. Comment le monde de la fiction de fan capable faciliter et d'encourager les divers buts et caractéristiques de ces apprenants ?

Mes participants principaux apprenaient tous l'anglais dans des contextes différents, avaient des objectifs très variés et ont évolué différemment suite à leur participation au site. Par exemple, Grace vécu aux Philippines et l'anglais était sa troisième langue. Son expérience avec l'anglais était essentiellement de l'écrit dans un contexte solaire. Dans une interview, elle a expliqué que la participation à des sites de fans l'a aidée à apprendre à "parler américain" et lui a donné de l'aisance pour écrire des textes pour son propre site Web et communiquer en ligne avec des gens. Ainsi, pour Grace, ce que lui a apporté l'écriture de ces textes en anglais, c'est l'apport de commentaires et des suggestions sur la façon de "américaniser" son actuel niveau d'anglais.

Nanako, de son côté, n'a pas appris l'anglais qu'à son arrivée au Canada où elle a émigré de Chine avec sa famille quand elle avait environ 11 ans. Elle indiquait habituellement en note d'auteur au début de ses fics qu'elle était en train d'apprendre l'anglais et désirait améliorer sa pratique de la langue et de l'écriture. Son public se montrait très réceptif à cette explication et fournissaient dans ses commentaires des remarques sur ses fautes d'orthographe et ses erreurs de grammaire, mais d'une manière constructive et encourageante. Certains lecteurs lui signalaient ses fautes récurrentes et elle les prenait en compte pour corriger les erreurs dans ses textes publiés et en cours d'écriture. Elle recevait également de son public beaucoup de commentaires positifs au sujet de son intrigue, ce qui a contribué à renforcer sa confiance en elle et à l'encourager à continuer à écrire en dépit de ses difficultés premières avec la grammaire et l'orthographe.

Un autre participant principal, Cherry-chan, n'a pas eu le courage d'écrire de longs textes comme Grace et Nanako (Grace avait écrit une fanfiction de 30 longs chapitres et Nanako de 14 chapitres). Alors, elle s'est lancée dans Role Play (RP) qui est une sorte d'écriture de fanfiction qui se déroule sur un support synchrone, une sorte de messagerie instantanée. Les auteurs de RP adoptent la personnalité des différents personnages puis, à tour de rôle, construisent le récit en adoptant le point de vue de leur personnage. Cherry-chan a apprécié l'aspect social de ce type de collaboration d'écriture. Ecrire du RP lui a également donné une rétroaction immédiate par la façon dont ses co-auteurs réagissaient à son texte, et l'a plus ou moins forcée à continuer d'écrire.

Angela Thomas a produit une étude intéressant qui s'est interrogée sur la construction identitaire des adolescents qui écrivent du RP, ce qui m'a aidé à analyser la manière dont cette forme de composition a été un moyen pour Cherry-chan d'étendre ses relations sociales et d'utiliser des personnages de dessins animés pour servir de caisse de résonnance à certaines de ses propres questions d'identité et de perspectives. Je pense que c'est un élément commun entre le RP et la fanfiction traditionnelle : les auteurs utilisent les personnages pour "jouer" avec les enjeux avec lesquels ils sont aux prises dans leur propre vie.

À titre d'exemple (qui pourrait être un peu hors sujet), alors que je poursuivais mes études, je suis tombé sur une "fic suicide" dans laquelle l'auteur mettait en scène un protagoniste d'un animé en train de se suicider. L'auteur concluait cette fiction avec une note indiquant que ce serait sa dernière histoire. Fondamentalement, il laissait entendre qu'il envisageait de se suicider lui-même. Ce qui m'a frappé a été le flot de soutiens qu'il a reçu de son public de lecteurs. Il y avait des ados et de jeunes adultes qui lui ont prodigué des conseils pour l'aider, pour l'encourager à ne pas abandonner, et lui ont communiqué leurs adresses de messagerie instantanée afin qu'il puisse les contacter à tout moment s'il se sentait lâcher prise. C'est vrai, j'ai eu des gens m'ont demandé si ce n'était pas dangereux que tous ces gens sans formation s'occupent de ce jeune homme et s'il n'aurait pas été préférable de l'aider en le dirigeant vers une structure d'accueil ou d'écoute où une personne formée dans un telle question aurait pu le prendre en charge.

C'est là que je pense que la notion d'espace d'affinité des communautés de fans entre en jeu à nouveau. Plus précisément, je pense que beaucoup de jeunes qui sont en situation de crise pourraient avoir de la difficulté à aborder la question avec des inconnus avec lesquels ils n'ont rien en commun. Or, dans la communauté des fans d'anime, ils se sont rapprochés et ont des contacts avec ceux avec lesquels ils ont partagé des histoires ou échangé des commentaires. C'est plus facile pour eux de s'ouvrir dans cet espace d'affinité où ils se sentent à l'aise, que de demander de l'aide à n'importe qui.

Lire la seconde partie

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Dernière modification de la page : 16/12/2022